Boutiques Le Bref, Bienvenue collectionneurs...

vendredi 11 juin 2010

Pantagruel vu par Derain...


Il y a de ces livres qui peuvent nous poser tout un dilemme. Oui ou non, sur la table à café? Leur beauté et rareté nous dicteraient de les placer bien à l'abri, loin de mains brusques ou collantes... Mais ils peuvent susciter tant de commentaires et provoquer quelques cocasseries bienvenues dans les soirées ternes. Pour exemple, cet ouvrage d'exception, un coffret rigide comprenant un livre en feuillets et la suite de 60 illustrations d'André Derain, édition luxueuse et rare sur le marché du livre (pour l'acquérir, cliquez ici), où qualité de l'objet et beauté artistique s'y tiennent la main. Le monde de Pantagruel vu par André Derain irradie tant la joie que la bonhomie . Candeur, couleurs et rondeurs...

Revisiter Le Pantagruel de Rabelais demande certes un peu de concentration pour qui ne lit couramment le vieux français. Et l'expérience de déclamer tout haut le texte, risque de déclencher une hilarité très libératrice! Une seconde, imaginez-vous, debout dans le salon décodant consciencieusement :

A quoy respondit que c'estoyent motz Hebraicques, signifians : Pourquoy me as tu laissé?
Dont soubdain replicqua Panurge :
« J'entens le cas. Voyez vous ce dyamant? C'est un dyamant faulx. Telle est doncques l'exposition de ce que veult dire la dame :
«Dy, amant faulx, pourquoy me as tu laissée?»

C'est d'un drôle! Forme et beauté du texte mis-à-part, avouez que vous avez l'impression de lire la dernière composition de votre petit dernier qu'il vous faut quelques fois lire à voix haute pour en saisir l'essence! Les "fautes" involontaires d'aujourd'hui ne ressemblent-elles pas au français du temps de Rabelais?
Pour en revenir à notre dilemme du début, oui à l'abri. Et oui aussi à la table à café, libre de toute matière salissante... Ôtez-moi ce café de là!



mercredi 9 juin 2010

Deux jours en enfer!

Oui, deux jours dans l'Enfer de Dante Aliguieri. Dernièrement, j'ai eu à répertorier, ficher et manipuler plus d'une quarantaine de gravures de Gustave Doré (disponibles ici) ...Houuuu... l'impression que laisse ces gravures. Les images, par un effet subliminal, nous restent en tête. Plusieurs jours!

Ces dessins de Gustave Doré crient la peur et le désespoir. Tout, dans ces bois gravés, nous donne envie de ne jamais aller visiter ces lieux... Et ces images nous intriguent; Qui peut imaginer l'état d'esprit de l'artiste d'abord et celui du graveur ensuite qui ont façonné ces oeuvres? En revient-on tout-à-fait indemne? Je fais une petite recherche là dessus...


Faites de beaux rêves...

mardi 8 juin 2010

La fille du bref coupe et colle...

La fille du Bref ne collectionne pas. Enfin, à part des milliers de boutons... Depuis des lustres, elle colle par contre. Du papier zé des cartons... C'est de famille. Mimétisme, hérédité et traditions transmises par mes aïeuls et aïeules. Salut tantes!

Que voulez-vous, Grand-papa et toute sa descendance se sont vus littéralement entourés de papier leur vie durant. Jean-Louis oeuvrait dans le monde de l'imprimerie. Typographe de son métier, il rapportait chez-lui les chutes. Du papier blanc translucide, du papier collé en tablettes, du papier rugueux, du papier grands et petits formats, du papier avec ou sans coton, lustré ou mat. Les textures et les couleurs variaient selon les commandes que l'imprimerie exécutait. Des chutes qui en découlaient, ont adorait...
Le fabuleux de l'histoire, c'était la place de rangement attribuée à tous ces papiers dans la maison. Je vous le donne en mille, dans l'immense garde-manger... Rangés entre les pots de confitures et les petits pois! Des piles alignées à l'équerre. Vous dire l'importance que mon Grand-père accordait à ce noble matériau! Nourriture et papier, même égalité!
De Jean-Louis et ses enfants je tiens ce respect du papier. Une feuille ne vient surtout pas de nulle part! À tous les gribouillis d'enfants dessinés sur la table de la cuisine, un verso devait servir illico! Un autre gribouillis, des notes, une liste, un bonhomme pendu... Autres temps où la nécessité du recyclage n'existait pas ou peu, ces gens savaient. Ils connaissaient le travail de l'homme entre l'arbre et la feuille, entre la pulpe et le calepin, de la forêt au livre...

vendredi 4 juin 2010